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Jules Verne. Voyage au centre de la Terre

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Разработка посвящена творчеству Жюля Верна. Содержит отрывок и резюме романа "Путешествие в центр Земли", а также учебные материалы 

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«Jules Verne. Voyage au centre de la Terre»

Jules Verne. Voyage au centre de la Terre 



I. Lisez le texte et répondez aux questions :


1. Quelle était l'enfance de Jules Verne?

2. Quand et par quoi commence-t-il son activité littéraire? Qu’est-ce qu’il fait à Paris ?

3. Pourquoi doit-il donner des cours particuliers ?

4. Qu’est-ce qu’il fait avant sa décision de devenir écrivain ?

5. Comment est la littérature de Jules Verne ? Qu’est-ce qu’elle décrit ?

6. Quels ouvrages a-t-il écrits ?

7. Comment a-t-il été honnoré par la France ?

8. Le participant de quels événements historiques a-t-il été ?

9. Quelle vie menait-il à Amiens ?

Jules Verne

  « Rien ne s’est fait de grand qui ne soit une espérance exagerée »

 Jules Verne naît en 1828 au sein d’une famille aisée de la bourgeoisie nantaise. Son père a fait quelques années auparavant l’acquisition d’une étude d’avoué, tandis que sa mère appartient au milieu des armateurs et des navigateurs. A partir de 1840 d’ailleurs, la famille Verne s’installe dans le quartier de l’île Feydeau, près des quais et du port.  Cet environnement explique l’attirance précoce de l’enfant pour la mer, les horizons lointains et l’aventure. A 9 ans, après avoir acheté l’engagement d’un mousse, Jules Verne s’embarque sur un long-courrier en partance pour les Indes, la Coralie,  avant d’être rattrapé à Paimbeuf. Inscrit en 1844 au Lycée de Nantes, il y fait sa rhétorique et sa philosophie, passant avec succès le baccalauréat. Il entame ensuite des études de droit, celles-ci devant lui permettre de prendre la succession de son père à laquelle il est destiné.

Parallèlement, l’adolescent passionné par les lettres s’essaie à la rédaction de quelques sonnets, de tragédies en vers, voire de pièces de théâtre. Ses pensées se tournent alors vers Paris. En avril 1847, il obtient de son père l’autorisation  de se rendre dans la capitale afin de terminer son droit. L’étudiant obtient le grade de licencié en 1849. Il fréquente également  les salons parisiens que lui ouvrent les relations familiales. Jules Verne y fait la connaissance d’Alexandre Dumas. En 1850, le grand romancier lui permet de faire représenter au Théâtre Historique une comédie en vers. La même année, Jules Verne passe avec succès sa thèse. Cependant, son existence parisienne est  fréquemment à l’origine de conflits avec l’autorité paternelle. Ceux-ci trouvent leur dénouement pendant l’année 1852. L’écrivain naissant repousse alors de façon définitive l’idée d’un retour à Nantes et entame une carrière dans la magistrature.

A Paris, Jules Verne doit désormais donner des cours particuliers pour subvenir à ses besoins. Il fait bientôt publier dans la revue Le Musée des familles une nouvelle intitulée« Martin Paz ». Quelques années plus tard, en 1856, il devient l’associé d’un agent de change à la Bourse, l’entreprise étant financée par un apport d’argent d’origine familiale. Jules Verne se marie le 10 janvier de l’année suivante avec une veuve, Honorine de Viane. Il continue également d’écrire pour le théâtre et voyage en Angleterre et en Écosse en 1859 puis en Scandinavie en 1861.

L’année 1862 décide de son avenir littéraire. Jules Verne présente à l’éditeur Jules Hetzel« Cinq Semaines en ballon ». Publié le 24 décembre en librairie, c’est un franc succès et le début d’une longue et fructueuse collaboration. Jules Verne signe alors un contrat qui l’engage pour vingt années avec Hetzel et participe régulièrement à l’une de ses publications,Le Magasin d’éducation et de récréation, une revue destinée à la jeunesse. L’écrivain s’installe à cette époque à Auteuil avant de céder sa charge d’agent de change.

Les romans qui suivent trouvent également un public de lecteurs passionnés : « Voyage au centre de la Terre » en 1864 puis « De la Terre à la Lune » en 1865. L’écrivain a décidément trouvé sa voie ; il se consacrera jusqu’à la fin de sa vie à la description d’un monde, celui des« Voyages extraordinaires ». Dans ses écrits, Jules Verne se fait l’apologiste de la technique et des sciences, des prouesses de l’homme moderne. S’il décrit certaines réalisations futures en se projetant dans un univers imaginaire, il peut également être considéré comme l’écrivain de son temps et de ses traits les plus visibles (l’industrialisation, la découverte du monde…) ou de ses passions (la foi dans le progrès, le colonialisme…) mais également de son milieu, la bourgeoisie et de ses valeurs (le mérite personnel qui repose sur la réussite individuelle bâtie grâce à l’éducation et au travail, un antisémitisme latent…).

Les succès se suivent, succès d’édition en France où son public de lecteurs s’élargit, et dans le monde grâce aux traductions de ses œuvres majeures : « Les Enfants du Capitaine Grant »en 1867, « Vingt mille lieues sous les mers » en 1869, « Le Tour du monde en quatre-vingts jours » en 1873, « L’Île mystérieuse » en 1874, « Michel Strogoff » en 1876, « Les Indes Noires » en 1877… Quelques ouvrages d’érudition prennent également place au milieu de cette production littéraire, une « Géographie illustrée de la France et de ses colonies »publiée en 1868 notamment.

En 1866, Jules Verne loue une maison au Crotoy, en baie de Somme. L’année suivante est l’occasion d’un voyage aux États-Unis. Il effectue la traversée sur le transatlantique Great Eastern. La consécration l’attend à son retour. La Légion d’Honneur lui est en effet remise en 1870 tandis que son oeuvre est couronnée par l’Académie française. L’écrivain est mobilisé quelques temps plus tard comme garde-côte pendant le conflit franco-prussien. Il se rend alors dans la capitale où les événements de la Commune parisienne l’horrifie.

En 1872 enfin, Jules Verne s’installe définitivement à Amiens, la ville natale de sa femme, où il fait l’acquisition en octobre 1882 d’un hôtel particulier situé au n°2 de la rue Charles Dubois dans les quartiers en construction par lesquels la ville s’étend en direction du Sud. Il y mène une existence bourgeoise de représentation, de participation à la vie politique locale. Jules Verne est élu au Conseil municipal de la ville en 1888 sur une « liste de protestation patriotique » composée de notables et de représentants des milieux populaires en tête de laquelle figure le nom du général Boulanger. Il s’attachera à la promotion des Beaux-arts, décidant notamment de la construction du Cirque municipal.

Jules Verne ne néglige pas pour autant son travail d’écrivain (« Les Cinq Cents millions de la Bégum » 1879 ; « Robur le Conquérant » 1886 ; « Le Château des Carpates » 1892 ; « L’Ile à hélices » 1895…). Il effectue également quelques croisières à bord de son yacht à voiles et à vapeur le Saint Michel III (en Mer du Nord et en Mer Baltique en 1881, en Méditerranée en 1884).

Affaibli depuis 1897, Jules Verne est terrassé le 16 mars 1905 par une crise de diabète. L’auteur des « Voyages extraordinaires » décède quelques jours plus tard, le 24 mars, à Amiens. Il est inhumé au cimetière de la Madeleine où le sculpteur Albert Roze l’a immortalisé en ornant son tombeau d’un buste représentant l’écrivain la main tendue vers le ciel.

II. Lisez l’information sur le contenu et les personnages du roman Voyage au centre de la Terre et répondez aux questions :


1. Où et quand se déroule l’action du roman ?

2. Quels sont les problèmes essentiels qui y sont soulevés ?

3. Quel est le sujet de ce roman de science-fiction ?

4. Qui sont les personnages du roman ?

Voyage au centre de la Terre est un roman de science-fiction, écrit en 1864 par Jules Verne. Il fut publié en édition originale in-18 le 25 novembre 1864, puis en gd in-8° le 13 mai 1867. Le texte de 1867 est différent de celui de 1864. Il comporte en effet deux chapitres de plus (45 au lieu de 43)1.

Ayant découvert un manuscrit runique ancien, un savant, son neveu et leur guide entreprennent un voyage vers le centre de la Terre en y entrant par un volcan islandais éteint, le Sneffels (c'est-à-dire le Snæfellsjökull).

Comme à l'habitude de Jules Verne, le roman est un habile mélange de données scientifiques, d'extrapolations osées et d'aventure. L'introduction du roman reflète l'engouement d'alors pour une science jeune, la cryptologieN 1. La suite enchaîne sur une description de l'Islande de la fin duxixe siècle, puis sur une vaste introduction à deux autres sciences en plein essor, la paléontologie et la géologie (on notera d'ailleurs les divergences entre les interprétations de l'époque et celles couramment admises aujourd'hui).

Résumé

Le narrateur est Axel Lidenbrock, neveu d’un éminent géologue et naturaliste allemand, le professeur de minéralogieOtto Lidenbrock. L’histoire commence le 24 mai 1863 à Hambourg et plus exactement dans la rue Königstrasse, où est située la maison du Pr Lidenbrock. Le professeur, amateur de vieux livres, a acheté le manuscrit original d'unesaga islandaise, Heimskringla, écrite par Snorri Sturluson au xiie siècle. Il y découvre un parchemin codé, rédigé encaractères runiques islandais. Lidenbrock se passionne aussitôt pour ce cryptogramme et tyrannise toute la maison tant qu'il lui résiste. Axel, d'abord peu enthousiaste, se prend peu à peu au jeu et finit par découvrir la clé du message par un coup de chance. Le parchemin se révèle être un message d'un certain Arne Saknussemm, un alchimisteislandais du xvie siècle, rédigé en latin mais écrit en runes. Celui-ci affirme avoir découvert un passage qui l'aurait mené jusqu'au centre de la Terre, via l'un des cratères d'un volcan éteint d'Islande, le Sneffels (l'actuel Snæfellsjökull).

Le professeur Otto Lidenbrock est un homme enthousiaste et impétueux. Il décide de partir dès le lendemain pour l’Islande, emmenant avec lui son neveu Axel, beaucoup plus réticent. L'oncle et le neveu sont en désaccord sur la possibilité pratique d'un tel voyage, qui va à l'encontre de la théorie la plus répandue sur la composition de l'intérieur de la planète, la théorie de la chaleur centrale, soutenue notamment par Siméon Denis Poisson : Axel s'en fait le défenseur, tandis que Lidenbrock, plus influencé par les théories de Humphry Davy selon qui les températures profondes sont moins élevées, est déterminé à mettre l'hypothèse de la chaleur centrale à l'épreuve des faits. Par ailleurs, Axel est retenu à Hambourg par les sentiments qui le lient à la pupille de Lidenbrock, Graüben, une Virlandaise avec qui il s'est fiancé à l'insu du professeur ; mais celle-ci l'encourage au contraire à accomplir ce voyage, espérant qu'ils se marieront à son retour. Deux jours à peine après le déchiffrement du message, Lidenbrock et Axel se mettent donc en route, non sans de fiévreux préparatifs de la part du professeur, qui se pourvoit d'un matériel abondant correspondant au dernier cri technologique de l'époque (notamment les appareils de Ruhmkorff fournissant un moyen d'éclairage sûr, et le fulmicoton, un puissant explosif). Lidenbrock se hâte, car les indications fournies par Saknussemm sur l'emplacement exact du cratère à emprunter se fondent sur l'ombre projetée par un pic rocheux à la fin du mois de juin, et le trajet jusqu'en Islande leur prendra du temps.

Le voyage d'Axel et de Lidenbrock les mène d'Altona, banlieue de Hambourg, à Kiel en chemin de fer ; de là, ils embarquent sur un navire à vapeuren partance pour le Danemark, qui les mène à Korsør, d'où ils gagnent en train Copenhague. Lidenbrock entre en contact avec M. Thompson, directeur du Musée des Antiquités du Nord de Copenhague, qui lui procure de précieuses indications pour son voyage et son séjour en Islande. Pendant les cinq jours d'attente avant le départ du navire qui les emmènera dans l'île, Lidenbrock oblige son neveu à prendre des leçons d'abîme en haut d'un clocher afin de leur permettre de surmonter leur vertige en prévision des gouffres qu'ils devront descendre. Le 2 juin, Lidenbrock et Axel embarquent sur une goélette qui longe Elseneur, remonte jusqu'au Skagerrak, longe la Norvège puis traverse la mer du Nord et passe au large desîles Féroé avant de rejoindre enfin le port de Reykjavik, au sud-ouest de l'Islande. Les deux voyageurs, armés de lettres de recommandation, y sont accueillis par le maire Finsen et le coadjuteur Pictursson, et surtout hébergés par un professeur de sciences naturelles, M. Fridriksson, qui les renseigne mieux sur Saknussemm. Lidenbrock et Axel gardent le secret sur le but réel de leur voyage.

Sur les conseils de Fridriksson, Lidenbrock et son neveu engagent un chasseur d’eider nommé Hans Bjelke, remarquablement fiable et impassible, qui sera leur guide et est prêt à suivre Lidenbrock où il voudra : l'expédition est au complet. Après quelques derniers préparatifs, Lidenbrock, Axel et Hans se mettent en route pour le Sneffels, situé plus au nord-ouest. Ils font étape à Gardär puis à Stapi, rencontrent quelques infortunes dues à l'impatience du professeur ou à l'hospitalité douteuse d'un de leurs hôtes, et arrivent quelques jours plus tard au pied du volcan Sneffels. Ils engagent quelques porteurs temporaires pour l'ascension des bagages, et se retrouvent ensuite seuls tous les trois près des cratères du volcan éteint. Lidenbrock trouve là une inscription runique au nom de Saknussemm : aucun doute n'est plus possible sur la véracité du parchemin. Le cratère éteint renferme trois cheminées. L’une d’elles doit être effleurée par l’ombre d’un haut pic, le Scartaris, à midi, « avant les calendes de juillet », c’est-à-dire dans les derniers jours de juin. D’après la note de Saknussemm, là se trouve le passage vers le centre de la Terre. Le 28 juin, lorsque le temps se dégage, l'ombre se projette sur le cratère central et la descente peut commencer.

Après avoir descendu la cheminée principale du cratère à l'aide de cordes, l'expédition s'engage dans les profondeurs de la terre, tandis que Lidenbrock tient un journal scientifique pour consigner précisément l'itinéraire parcouru. Une difficulté se présente lorsque l'expédition parvient à un croisement entre deux galeries. Lidenbrock s'engage dans ce qui se révèle peu à peu être la mauvaise direction, car elle les mène vers des terrains trop récents pour correspondre aux couches les plus profondes. Ce retard manque coûter la vie aux membres de l'expédition, qui se trouvent rapidement à court d'eau et souffrent terriblement de la soif. Revenus avec peine au croisement, ils se fient aux indications de Hans, qui finit par découvrir une nappe souterraine d'eau ferrugineuse en perçant une paroi. La descente peut alors se poursuivre, toujours plus bas et en se déportant toujours vers le sud-est, c'est-à-dire sous l'Islande puis sous la croûte supportant l'océan Atlantique. Axel doit s'avouer vaincu car la température ambiante augmente bien moins que ce que prévoyait la théorie de la chaleur centrale. Quelques jours après, trompé par un embranchement dans la galerie, Axel se retrouve perdu, seul et sans lumière. Ayant repris contact avec Lidenbrock grâce à un phénomène acoustique propice, il se fait guider jusqu'à ses compagnons, mais son trajet se termine par une mauvaise chute.

Soigné et guéri par Hans et Lidenbrock, Axel se rend compte que l'expédition est arrivée au bord d'une étendue d'eau souterraine qui ressemble à une véritable mer, enfermée dans une caverne aux proportions gigantesques et éclairée par des phénomènes électriques. La côte est constellée d'ossements fossiles et abrite une forêt de champignons fossiles géants. Le 13 août, embarqués sur un radeau construit par Hans en surtarbrandur, du bois à demi fossilisé trouvé sur place (voyez à Bois pétrifié), les trois voyageurs naviguent sur la mer que le professeur a baptisée « mer Lidenbrock ». Ils croisent des algues géantes, puis pêchent un poisson appartenant à une espèce disparue et redoutent de croiser des monstres préhistoriques. De fait, ils manquent être coulés lorsqu'un ichthyosaure et unplésiosaure surgissent des eaux et s'affrontent près du radeau. Après une dizaine de jours de navigation, ils sont pris dans un orage qui dévaste leur embarcation et manque leur coûter la vie, mais sont finalement rejetés sur une côte. Par malheur, d'après les indications de la boussole, la tempête leur a fait rebrousser chemin vers la même côte. Lidenbrock et Axel l'explorent à nouveau, et tombent sur un ossuaire où se trouvent des restes d'animaux des èresquaternaire et tertiaire, dont un homme fossilisé plus ancien que tout ce qui avait été découvert jusqu'à lors. Plus loin, ils s'aventurent dans une forêt de végétaux appartenant à des espèces anciennes, dont le kauri, et y entrevoient un troupeau de mastodontes, menés par ce qui ressemble à un humanoïde géant : ils finissent par battre prudemment en retraite. Revenant vers la côte, ils trouvent un poignard rouillé du xvie siècle près d'une nouvelle inscription aux initiales d'Arne Saknussemm : ils sont sur la bonne voie.

Mais la grotte qui s'ouvre non loin de là les mène à un cul de sac : une éruption plus récente a bouché la galerie. Déterminé, Lidenbrock décide d'employer le fulmicoton pour faire sauter l'obstacle. Remontés sur le radeau afin de se tenir à une distance sûre, les trois voyageurs font sauter le mur rocheux le 27 août, mais sont entraînés vers la galerie lorsque l'explosion provoque un petit raz-de-marée : la mer s'engouffre dans la grotte. Prisonnier de son embarcation, le petit groupe poursuit sa descente sur une eau devenue bouillante. Axel se rend compte que presque tout l'équipement et surtout les provisions ont basculé hors du radeau au moment de l'explosion : l'expédition risque de mourir de faim rapidement… Les voyageurs n'ont plus le contrôle de leur direction et ne peuvent s'échapper de la galerie rocheuse. Après être descendu, le couloir et l'eau remontent dans une atmosphère de plus en plus étouffante. Axel comprend avec horreur que le radeau progresse désormais sur une masse de roche fondue qui monte dans une cheminée volcanique sur le point d'entrer en éruption, mais Lidenbrock refuse de se laisser aller au désespoir : c'est une chance de revenir à la surface de la terre. Finalement, brûlés et très affaiblis, les trois voyageurs sont rejetés par un cratère et échouent sur le flanc d'un volcan. Après s'être mis à l'abri, ils se rendent compte qu'ils sont en Italie, sur les flancs du Stromboli. De retour à Hambourg, l'expédition se couvre de gloire, Lidenbrock devient célèbre et Axel peut épouser sa fiancée. Hans retourne en Islande, où l'oncle et le neveu espèrent aller le revoir un jour.

Liste des personnages

Le professeur Otto Lidenbrock 

C'est le personnage principal du roman. Professeur de minéralogie au Johanneum de Hambourg, oncle d'Axel qu'il a fait profiter de ses connaissances, il est présenté comme un grand spécialiste dans son domaine (Verne lui fait fréquenter des spécialistes comme Humphry Davy2), d'une grande érudition et polyglotte (il est indiqué qu'il parle de nombreuses langues, et au cours de l'intrigue il lit le vieil islandais et les runes, et lit et parle le latin, le danois et l'islandais). Mais c'est aussi un excentrique au tempérament impatient, impulsif et irascible (renforcé par sa tendance à s'embrouiller dans la prononciation des termes scientifiques compliqués), et peu accessible aux sentiments ordinaires. Passionné par son domaine de recherche, il est aussi doté d'une volonté inflexible et ne renonce jamais. Il s'humanise un peu au contact d'Axel au fil du voyage.

Axel 

Orphelin, neveu et aide - préparateur du professeur Lidenbrock, il est le narrateur du roman. Doté de solides connaissances en géologie et en minéralogie transmises par son oncle, il a aussi une bonne culture classique, en particulier en latin. D'un tempérament plus calme et mesuré que son oncle, quoique son romantisme le porte parfois à l'exaltation, il est peu intéressé par le cryptogramme au départ. C'est lui qui déchiffre le message de Arne Saknussem. Il reste longtemps réticent et incrédule devant la possibilité même du voyage entrepris par son oncle. Il l'accompagne néanmoins dans l'expédition vers le centre de la Terre, devient progressivement aussi enthousiaste que lui et mesure ses qualités humaines dans les moments difficiles. Axel est fiancé à Graüben, pupille de Lidenbrock.
Le voyage d'Axel à travers le centre de la Terre s'apparente à un parcours initiatique qui va faire de lui, un jeune homme "au caractère un peu indécis" aidant son oncle, un adulte à part entière, capable de transmettre un savoir à son tour, comme lorsqu'il explique le mystère de la boussole au professeur Lidenbrock.

Hans Bjelke 

Chasseur d'eider islandais, il est engagé par Otto Lidenbrock comme serviteur et guide à Reykjavik sur les conseils de son collègue Fridriksson. Il est le troisième membre de l'expédition vers le centre de la Terre. Verne en fait l'archétype du serviteur fidèle, dévoué et bon à tout faire, qui sauve plusieurs fois la vie de ses maîtres. Hans est aussi l'incarnation des stéréotypes de l'époque sur les Islandais : d'un flegme et d'une impassibilité totales, il ne trahit presque jamais la moindre émotion au cours du voyage, quels que soient les découvertes ou les périls rencontrés.

Graüben 

Pupille du professeur Lidenbrock, elle n'apparaît que brièvement au début du roman. D'un caractère doux et réservé, c'est la fiancée d'Axel, qu'elle encourage néanmoins à suivre Lidenbrock dans son voyage. Elle est appelée la Virlandaise, allusion au fait qu'elle vient du quartier de Vierlande (article en allemand) à Hambourg.

Marthe 

C'est la domestique et cuisinière du professeur Lidenbrock. Elle apparaît brièvement au début du roman, effrayée et tyrannisée par le caractère excentrique du minéralogiste. C'est elle qui prévient toute la ville du voyage au centre de la Terre du professeur et de son neveu.

Arne Saknussemm 

Il n'apparaît jamais directement, mais son ombre plane sur le roman : il est le prédécesseur de Lidenbrock, et c'est son cryptogramme qui fournit aux personnages le chemin vers le centre de la Terre, qu'il a lui-même atteint à son époque, au xvie siècle. Il est présenté comme un grandnaturaliste, un grand alchimiste et un grand voyageur, persécuté pour hérésie et qui voit ses livres brûlés à Copenhague en 15733.

Le professeur Fridriksson 

Professeur de sciences naturelles à Reykjavik, il n'apparaît que pendant une courte séquence du roman. Il accueille et héberge Lidenbrock et Axel, et c'est lui qui leur recommande Hans Bjelke. Il converse avec Lidenbrock en islandais et discute avec Axel en latin car c'est leur seule langue commune.

Thèmes abordés dans le roman :

  • L’étude de la cryptologie (déchiffrement des runes pour pouvoir aller au centre de la Terre)

  • La spéléologie (par la découverte des profondeurs de la Terre)

  • La paléontologie (découverte d’animaux préhistoriques qu’on pensait disparus et du cadavre de l’homme quaternaire)

  • La minéralogie (science incarnée par le professeur Lidenbrock) [également perceptible dans Les Enfants du capitaine Grant]

  • La folie (l’épisode de la solitude d’Axel)

  • Le fantastique (épisode du rêve d’Axel)

  • L'aventure

  • L'amour (Axel est amoureux de Graüben)

  • Le voyage (Axel, Otto et Hans partent pour le centre de la terre)



III. Lisez le fragment du roman et répondez aux questions :


1. Où et quand se déroule l’action de ce fragment ?

2. Quels sont les problèmes qui y sont soulevés ?

3. Comment était l’apparition de M. Lidenbrock ?

4. Comment était ce professeur ?

5. D’où provenait d’habitude sa colère ?

6. Pourquoi y avait-il toujours grande affluence d’auditeurs aux cours de Lidenbrock?

7. Qu’est- qui prouve qu’il était un véritable savant ?

8. Quelle était son apparence physique ?

9. Comment était sa maison ?

10. Qui est le narrateur ? Comment étaient les relatons entre le neveu et le professeur?

11. Qu’est-ce qu’il y avait dans le cabinet du professeur ?

12. Qu’est-ce qui était la cause du fracas dans sa maison ?

13. Quelles étaient les dignités du livre ?

14. Comment était le parchemin glissé du livre ? Qu’est-ce qu’il contenait ?

15. Comment était le dîner du neveu ? Décrivez cette scène.

16. Donnez la caractéristique du neveu.

17. Quels détails ou faits ont une grande valeur dans la narration ?

Voyage Au Centre De La Terre 

Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint précipitamment vers sa petite maison située au numéro 19 de Königstrasse, l’une des plus anciennes rues du vieux quartier de Hambourg. 

La bonne Marthe dut se croire fort en retard, car le dîner commençait à peine à chanter sur le fourneau de la cuisine. 

«Bon, me dis-je, s’il a faim, mon oncle, qui est le plus impatient des hommes, va pousser des cris de détresse. 

– Déjà M. Lidenbrock! s’écria la bonne Marthe stupéfaite, en entrebâillant la porte de la salle à manger. 

– Oui, Marthe; mais le dîner a le droit de ne point être cuit, car il n’est pas deux heures. La demie vient à peine de sonner à Saint-Michel. 

– Alors pourquoi M. Lidenbrock rentre-t-il? 

– Il nous le dira vraisemblablement. 

– Le voilà! je me sauve, monsieur Axel, vous lui ferez entendre raison.» 

Et la bonne Marthe regagna son laboratoire culinaire. 

Je restai seul. Mais de faire entendre raison au plus irascible des professeurs, c’est ce que mon caractère un peu indécis ne me permettait pas. Aussi je me préparais à regagner prudemment ma petite chambre du haut, quand la porte de la rue cria sur ses gonds; de grands pieds firent craquer l’escalier de bois, et le maître de la maison, traversant la salle à manger, se précipita aussitôt dans son cabinet de travail. 

Mais, pendant ce rapide passage, il avait jeté dans un coin sa canne à tête de casse-noisettes, sur la table son large chapeau à poils rebroussés, et à son neveu ces paroles retentissantes: 

«Axel, suis-moi!» 

Je n’avais pas eu le temps de bouger que le professeur me criait déjà avec un vif accent d’impatience: 

«Eh bien! tu n’es pas encore ici?» 

Je m’élançai dans le cabinet de mon redoutable maître. 

Otto Lidenbrock n’était pas un méchant homme, j’en conviens volontiers; mais, à moins de changements improbables, il mourra dans la peau d’un terrible original. 

Il était professeur au Johannaeum, et faisait un cours de minéralogie pendant lequel il se mettait régulièrement en colère une fois ou deux. Non point qu’il se préoccupât d’avoir des élèves assidus à ses leçons, ni du degré d’attention qu’ils lui accordaient, ni du succès qu’ils pouvaient obtenir par la suite; ces détails ne l’inquiétaient guère. Il professait «subjectivement», suivant une expression de la philosophie allemande, pour lui et non pour les autres. C’était un savant égoïste, un puits de science dont la poulie grinçait quand on en voulait tirer quelque chose: en un mot, un avare. 

Il y a quelques professeurs de ce genre en Allemagne. 

Mon oncle, malheureusement, ne jouissait pas d’une extrême facilité de prononciation, sinon dans l’intimité, au moins quand il parlait en public, et c’est un défaut regrettable chez un orateur. En effet, dans ses démonstrations au Johannaeum, souvent le professeur s’arrêtait court; il luttait contre un mot récalcitrant qui ne voulait pas glisser entre ses lèvres, un de ces mots qui résistent, se gonflent et finissent par sortir sous la forme peu scientifique d’un juron. De là, grande colère. 

Or, il y a en minéralogie bien des dénominations semi-grecques, semi-latines, difficiles à prononcer, de ces rudes appellations qui écorcheraient les lèvres d’un poète. Je ne veux pas dire du mal de cette science. Loin de moi. Mais lorsqu’on se trouve en présence des cristallisations rhomboédriques, des résines rétinasphaltes, des ghélénites, des fangasites, des molybdates de plomb, des tungstates de manganèse et des titaniates de zircone, il est permis à la langue la plus adroite de fourcher. 

Donc, dans la ville, on connaissait cette pardonnable infirmité de mon oncle, et on en abusait, et on l’attendait aux passages dangereux, et il se mettait en fureur, et l’on riait, ce qui n’est pas de bon goût, même pour des Allemands. Et s’il y avait toujours grande affluence d’auditeurs aux cours de Lidenbrock, combien les suivaient assidûment qui venaient surtout pour se dérider aux belles colères du professeur! 

Quoi qu’il en soit, mon oncle, je ne saurais trop le dire, était un véritable savant. Bien qu’il cassât parfois ses échantillons à les essayer trop brusquement, il joignait au génie du géologue l’œil du minéralogiste. Avec son marteau, sa pointe d’acier, son aiguille aimantée, son chalumeau et son flacon d’acide nitrique, c’était un homme très fort. À la cassure, à l’aspect, à la dureté, à la fusibilité, au son, à l’odeur, au goût d’un minéral quelconque, il le classait sans hésiter parmi les six cents espèces que la science compte aujourd’hui. 

Aussi le nom de Lidenbrock retentissait avec honneur dans les gymnases et les associations nationales. MM. Humphry Davy, de Humboldt, les capitaines Franklin et Sabine, ne manquèrent pas de lui rendre visite à leur passage à Hambourg. MM. Becquerel, Ebelmen, Brewster, Dumas, Milne-Edwards, Sainte-Claire-Deville, aimaient à le consulter sur des questions les plus palpitantes de la chimie. Cette science lui devait d’assez belles découvertes, et, en 1853, il avait paru à Leipzig un Traité de Cristallographie transcendante , par le professeur Otto Lidenbrock, grand in-folio avec planches, qui cependant ne fit pas ses frais. 

Ajoutez à cela que mon oncle était conservateur du musée minéralogique de M. Struve, ambassadeur de Russie, précieuse collection d’une renommée européenne. 

Voilà donc le personnage qui m’interpellait avec tant d’impatience. Représentez-vous un homme grand, maigre, d’une santé de fer, et d’un blond juvénile qui lui ôtait dix bonnes années de sa cinquantaine. Ses gros yeux roulaient sans cesse derrière des lunettes considérables; son nez, long et mince, ressemblait à une lame affilée; les méchants prétendaient même qu’il était aimanté et qu’il attirait la limaille de fer. Pure calomnie: il n’attirait que le tabac, mais en grande abondance, pour ne point mentir. 

Quand j’aurai ajouté que mon oncle faisait des enjambées mathématiques d’une demi-toise, et si je dis qu’en marchant il tenait ses poings solidement fermés, signe d’un tempérament impétueux, on le connaîtra assez pour ne pas se montrer friand de sa compagnie. 

Il demeurait dans sa petite maison de Königstrasse, une habitation moitié bois, moitié brique, à pignon dentelé; elle donnait sur l’un de ces canaux sinueux qui se croisent au milieu du plus ancien quartier de Hambourg que l’incendie de 1842 a heureusement respecté. 

La vieille maison penchait un peu, il est vrai, et tendait le ventre aux passants; elle portait son toit incliné sur l’oreille, comme la casquette d’un étudiant de la Tugendbund; l’aplomb de ses lignes laissait à désirer; mais, en somme, elle se tenait bien, grâce à un vieil orme vigoureusement encastré dans la façade, qui poussait au printemps ses bourgeons en fleurs à travers les vitraux des fenêtres. 

Mon oncle ne laissait pas d’être riche pour un professeur allemand. La maison lui appartenait en toute propriété, contenant et contenu. Le contenu, c’était sa filleule Graüben, jeune Virlandaise de dix-sept ans, la bonne Marthe et moi. En ma double qualité de neveu et d’orphelin, je devins son aide-préparateur dans ses expériences. 

J’avouerai que je mordis avec appétit aux sciences géologiques; j’avais du sang de minéralogiste dans les veines, et je ne m’ennuyais jamais en compagnie de mes précieux cailloux. 

En somme, on pouvait vivre heureux dans cette maisonnette de Königstrasse, malgré les impatiences de son propriétaire, car, tout en s’y prenant d’une façon un peu brutale, celui-ci ne m’en aimait pas moins. Mais cet homme-là ne savait pas attendre, et il était plus pressé que nature. 

Quand, en avril, il avait planté dans les pots de faïence de son salon des pieds de réséda ou de volubilis, chaque matin il allait régulièrement les tirer par les feuilles afin de hâter leur croissance. 

Avec un pareil original, il n’y avait qu’à obéir. Je me précipitai donc dans son cabinet. 


II 

Ce cabinet était un véritable musée. Tous les échantillons du règne minéral s’y trouvaient étiquetés avec l’ordre le plus parfait, suivant les trois grandes divisions des minéraux inflammables, métalliques et lithoïdes. 

Comme je les connaissais, ces bibelots de la science minéralogique! Que de fois, au lieu de muser avec des garçons de mon âge, je m’étais plu à épousseter ces graphites, ces anthracites, ces houilles, ces lignites, ces tourbes! Et les bitumes, les résines, les sels organiques qu’il fallait préserver du moindre atome de poussière! Et ces métaux, depuis le fer jusqu’à l’or, dont la valeur relative disparaissait devant l’égalité absolue des spécimens scientifiques! Et toutes ces pierres qui eussent suffi à reconstruire la maison de Königstrasse, même avec une belle chambre de plus, dont je me serais si bien arrangé! 

Mais, en entrant dans le cabinet, je ne songeais guère à ces merveilles. Mon oncle seul occupait ma pensée. Il était enfoui dans son large fauteuil garni de velours d’Utrecht, et tenait entre les mains un livre qu’il considérait avec la plus profonde admiration. 

«Quel livre! quel livre!» s’écriait-il. 

Cette exclamation me rappela que le professeur Lidenbrock était aussi bibliomane à ses moments perdus; mais un bouquin n’avait de prix à ses yeux qu’à la condition d’être introuvable, ou tout au moins illisible. 

«Eh bien! me dit-il, tu ne vois donc pas? Mais c’est un trésor inestimable que j’ai rencontré ce matin en furetant dans la boutique du juif Hevelius. 

– Magnifique!» répondis-je avec un enthousiasme de commande. 

En effet, à quoi bon ce fracas pour un vieil in-quarto dont le dos et les plats semblaient faits d’un veau grossier, un bouquin jaunâtre auquel pendait un signet décoloré? 

Cependant les interjections admiratives du professeur ne discontinuaient pas. 

«Vois, disait-il, en se faisant à lui-même demandes et réponses; est-ce assez beau? Oui, c’est admirable! Et quelle reliure! Ce livre s’ouvre-t-il facilement? Oui, car il reste ouvert à n’importe quelle page! Mais se ferme-t-il bien? Oui, car la couverture et les feuilles forment un tout bien uni, sans se séparer ni bâiller en aucun endroit. Et ce dos qui n’offre pas une seule brisure après sept cents ans d’existence! Ah! voilà une reliure dont Bozerian, Closs ou Purgold eussent été fiers!» 

En parlant ainsi, mon oncle ouvrait et fermait successivement le vieux bouquin, Je ne pouvais faire moins que de l’interroger sur son contenu, bien que cela ne m’intéressât aucunement. 

«Et quel est donc le titre de ce merveilleux volume? demandai-je avec un empressement trop enthousiaste pour n’être pas feint. 

– Cet ouvrage! répondit mon oncle en s’animant, c’est l’ Heims-Kringla de Snorre Turleson, le fameux auteur islandais du XII siècle! C’est la Chronique des princes norvégiens qui régnèrent en Islande! 

– Vraiment! m’écriai-je de mon mieux, et, sans doute, c’est une traduction en langue allemande? 

– Bon! riposta vivement le professeur, une traduction! Et qu’en ferais-je de ta traduction! Qui se soucie de ta traduction? Ceci est l’ouvrage original en langue islandaise, ce magnifique idiome, riche et simple à la fois, qui autorise les combinaisons grammaticales les plus variées et de nombreuses modifications de mots! 

– Comme l’allemand, insinuai-je avec assez de bonheur. 

– Oui, répondit mon oncle en haussant les épaules, sans compter que la langue islandaise admet les trois genres comme le grec et décline les noms propres comme le latin! 

– Ah! fis-je un peu ébranlé dans mon indifférence, et les caractères de ce livre sont-ils beaux? 

– Des caractères! Qui te parle de caractères, malheureux Axel! Il s’agit bien de caractères! Ah! tu prends cela pour un imprimé! Mais, ignorant, c’est un manuscrit, et un manuscrit runique!… 

– Runique? 

– Oui! Vas-tu me demander maintenant de t’expliquer ce mot? 

– Je m’en garderai bien», répliquai-je avec l’accent d’un homme blessé dans son amour-propre. 

Mais mon oncle continua de plus belle et m’instruisit, malgré moi, de choses que je ne tenais guère à savoir. 

«Les runes, reprit-il, étaient des caractères d’écriture usités autrefois en Islande, et, suivant la tradition, ils furent inventés par Odin lui-même! Mais regarde donc, admire donc, impie, ces types qui sont sortis de l’imagination d’un dieu!» 

Ma foi, faute de réplique, j’allais me prosterner, genre de réponse qui doit plaire aux dieux comme aux rois, car elle a l’avantage de ne jamais les embarrasser, quand un incident vint détourner le cours de la conversation. 


Ce fut l’apparition d’un parchemin crasseux qui glissa du bouquin et tomba à terre. 

Mon oncle se précipita sur ce brimborion avec une avidité facile à comprendra. Un vieux document, enfermé depuis un temps immémorial dans un vieux livre, ne pouvait manquer d’avoir un haut prix à ses yeux. 

«Qu’est-ce que cela?» s’écria-t-il. 

Et, en même temps, il déployait soigneusement sur sa table un morceau de parchemin long de cinq pouces, large de trois, et sur lequel s’allongeaient, en lignes transversales, des caractères de grimoire. 

En voici le fac-similé exact. Je tiens à faire connaître ces signes bizarres, car ils amenèrent le professeur Lidenbrock et son neveu à entreprendre la plus étrange expédition du dix-neuvième siècle: 

Le professeur considéra pendant quelques instants cette série de caractères; puis il dit en relevant ses lunettes: 

«C’est du runique; ces types sont absolument identiques à ceux du manuscrit de Snorre Turleson! Mais… qu’est-ce que cela peut signifier?» 

Comme le runique me paraissait être une invention de savants pour mystifier le pauvre monde, je ne fus pas fâché de voir que mon oncle n’y comprenait rien. Du moins, cela me sembla ainsi au mouvement de ses doigts qui commençaient à s’agiter terriblement. 

«C’est pourtant du vieil islandais!» murmurait-il entre ses dents. 

Et le professeur Lidenbrock devait bien s’y connaître, car il passait pour être un véritable polyglotte. Non pas qu’il parlât couramment les deux mille langues et les quatre mille idiomes employés à la surface du globe, mais enfin il en savait sa bonne part. 

Il allait donc, en présence de cette difficulté, se livrer à toute l’impétuosité de son caractère, et je prévoyais une scène violente, quand deux heures sonnèrent au petit cartel de la cheminée. 

Aussitôt la bonne Marthe ouvrit la porte du cabinet en disant: 

«La soupe est servie. 

– Au diable la soupe, s’écria mon oncle, et celle qui l’a faite, et ceux qui la mangeront!» 

Marthe s’enfuit. Je volai sur ses pas, et, sans savoir comment, je me trouvai assis à ma place habituelle dans la salle à manger. 

J’attendis quelques instants. Le professeur ne vint pas. C’était la première fois, à ma connaissance, qu’il manquait à la solennité du dîner. Et quel dîner, cependant! Une soupe au persil, une omelette au jambon relevée d’oseille à la muscade, une longe de veau à la compote de prunes, et, pour dessert, des crevettes au sucre, le tout arrosé d’un joli vin de la Moselle. 

Voilà ce qu’un vieux papier allait coûter à mon oncle. Ma foi, en qualité de neveu dévoué, je me crûs obligé de manger pour lui, en même temps que pour moi. Ce que je fis en conscience. 

«Je n’ai jamais vu chose pareille! disait la bonne Marthe. M. Lidenbrock qui n’est pas à table! 

– C’est à ne pas le croire. 

– Cela présage quelque événement grave!» reprenait la vieille servante en hochant la tête. 

Dans mon opinion, cela ne présageait rien, sinon une scène épouvantable quand mon oncle trouverait son dîner dévoré. 

J’en étais à ma dernière crevette, lorsqu’une voix retentissante m’arracha aux voluptés du dessert. Je ne fis qu’un bond de la salle dans le cabinet. 






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